La procrastination, c'est un peu une histoire de famille. Quand mon père travaille sur un dossier, on ne lui demande pas pour quand il est à rendre mais pour quelle date il était du (bisous Papa). Il me rend la pareille en m'envoyant systématiquement des articles sur la procrastination. Que ce soit des articles parus dans ELLE, rubrique éducation des enfants, des revues de médecine ou des blogs, tout y passe. Le dernier article qu'il m'a envoyé est d'ailleurs très intéressant et je vous invite vraiment à le lire : "êtes vous victime de la loi de Parkinson ?"
Mon frère s'y est mis et m'a offert ce livre pour Noël : "La procrastination, l'art de reporter au lendemain". Sur le coup j'ai ri jaune, mais sachant qu'il est étudiant en Khâgne ça ne pouvait définitivement pas être un livre pourri. L'auteur, John Perry, est d'ailleurs philosophe et ce petit livre vert est très souvent cité lors de sujets sur la procrastination.
Quand je dis que je suis atteinte de procrastination, ça n'est pas pour faire genre : ça relève limite du handicap personnel. Je rends toujours mes devoirs à l'ultime dernière minute. Mes rapports de stage ? Tapés le coeur battant 12 heures durant la nuit pour le lendemain matin. Je m'en tire toujours avec d'excellentes notes, ce qui ne m'aide pas à changer de méthode. D'ailleurs, je n'ai toujours pas commencé mon mémoire...
Je repousse les tâches qui me semblent les plus insurmontables pour les remplacer par plein d'autres petites : répondre à mes mails non lus depuis des mois, me faire les ongles, traîner sur Asos, faire mes papiers (et encore...). C'est un enfer surtout pour moi, mais ça emmerde parfois les autres. J'ai beau user de techniques de Sioux (avancer toutes mes horloges de 10 minutes pour ne pas être en retard, avertir tout le monde de mes bonnes résolutions pour avoir des garde-fous, faire des listes dans ma tête qui se transforment bien souvent en épées de Damoclès), ça ne marche pas.
Vous vous reconnaissez dans ce que je dis ? Alors le livre de John Perry est fait pour vous ! L'enfer de la culpabilité de la procrastination qui nous fait alors tomber dans un cercle vicieux sera petit à petit du passé. John Perry énonce avec humour mais bon sens les comportements du procrastinateur : le paradoxe, la structure, le fantasme du perfectionnisme, les listes, le danger de la tentation d'Internet (qui n'a jamais parcouru entièrement Wikipédia en se lançant dans une recherche pour les cours ?), l'organization horizontale (ou bordel organisé), le travail en équipe (un enfer intérieur), être un boulet... Tout y est !
John Perry nous donne quelques petits conseils mais ne se prive pas de nous rappeler que la procrastination reste malgré tout une sacrée tare. A nous d'apprendre à apprivoiser cet horrible défaut. Le livre se conclut sur une bibliographie sur la procrastination que je m'empresserai de dévorer... Un jour peut-être, quand j'aurai le temps. :-)