En arrivant à Chennai (et j'imagine lorsqu'on débarque pour la première fois n'importe où en Inde d'ailleurs), la première chose qui nous frappe et qui nous fait peur c'est le chaos qui règne sur la route. Ca klaxonne sans cesse, ça se fait des appels de phares, ça double de tous les côtés et tout ça dans un joyeux bordel qui fonctionne sans qu'on sache comment.
Viennent les premières photos, qu'on prend stupéfaits car "C'est fou, regarde ! Une famille entière qui tient sur une moto !", "Oh, toutes ces femmes en sari brodés assises en amazone derrière leur mari", "Et lui là-bas, comment fait-il pour transporter autant de bidons d'eau sur sa petite mobylette ?'... Et j'en passe et des meilleures, parole de touriste.
La petite mobylette que vous voyez-là est une TVS Super XL Heavy Duty. En gros, elle est justement faite pour transporter des objets super lourds et elle est ultra populaire à Chennai. J'en vois partout, partout. Des bleues, des noires, des rouges parfois et souvent des vertes. Qui transportent des bonbonnes de gaz (wtf !), des dizaines de bidons d'eau, des poulets, des outils, pleins de trucs... Neuves, cassées, brinquebalantes... Je les trouvais trop marrantes, et je me disais en rigolant qu'un jour j'en aurai une.
Le truc, c'est que je faisais partie de la team rickshaws. C'est à dire que j'étais contre l'idée d'avoir un deux roues par peur de l'accident, des ennuis mécaniques des assurances, etc. Enfin vraiment, la circulation me faisait trop peur. Et puis au bout de 6 mois, j'en ai eu plus que marre de passer mon temps à négocier les tarifs de la course avec les chauffeurs de rickshaws. C'est un gros dilemme : quelques dizaines de roupies pour toi ce n'est rien, pour eux c'est beaucoup, mais en sortant du tarif officiel indiqué sur le compteur, on entre dans le cercle vicieux des bakchichs reversés à la police complètement corrompue. Il faut savoir juger au cas par cas : tarif unique pour aller au boulot puis rentrer chez soi, mais pourboire ou arrondi bien au dessus pour les longs trajets. Chacun fait comme il le sent. Mais à force de devoir me battre tous les soirs avec les mêmes chauffeurs qui me faisaient systématiquement payer le prix double sous pretexte qu'ils en avaient juste envie, je me suis dit qu'il était temps de prendre mon envol.
Vous vous souvenez de l'étape "achat d'un vélo" quand je suis arrivée à Berlin ? Imaginez-vous exactement la même chose en Inde, sous une chaleur à crever, à tenter de négocier moitié Tamil, moitié Anglais et à sortir 14 000 roupies (170€ environ) en cash en échange d'une vieille pétrolette toute pétaradante que j'avais galéré, mais GALÉRÉ à trouver (tout au bout d'une rue non goudronnée pleine de cailloux, de chiens errants et de shop de réparation de rickshaws et motos). Je ne vous raconte pas la frayeur que je me suis faite en l'enfourchant pour la première fois pour aller au boulot, direct en plein trafic avec les indiens au volant de leurs camions qui me klaxonnaient en me faisant de grands coucous, tellement ahuris, j'imagine, de voir une blonde sur leur fameuse TVS XL.
Deux jours après je tombais en panne avec. Gros fou rire nerveux quand on a du me pousser et retourner la garer au parking du bureau. En fait c'était tout con : je n'avais pas ajouté assez d'huile en faisant le plein : j'avais compris "fifteen mililiters per petrol liter" au lieu de "fifty". Voilà. (Bon elle est au top maintenant). Je ne comprends toujours rien quand on me parle et je rêverai de me lever un matin en sachant lire, écrire et comprendre le Tamil. Car à part dire bonjour, oui, merci et NON (le plus important), ça va pas bien loin.
Elle ne démarre pas au quart de tour, et quand je cale en sortant de chez moi les voisins qui fument des clopes ou discutent tranquille dans la rue courent m'aider à la kicker ou à m'expliquer ce qui ne fonctionne pas. Pareil quand je vais faire mes courses avec : je suis chargée comme une mule et tente de faire tout tenir en équilibre, au grand désespoir des passants qui me regardaient un peu en rigolant samedi dernier. Prochaine étape : devenir une super mécano en 2014 ?
Bref, je m'éclate trop et je ne crains plus personne en TVS Super XL. Puisqu'en plus, j'arbore mon super casque customisé offert par Harley Davidson l'an dernier !
Le truc, c'est que je faisais partie de la team rickshaws. C'est à dire que j'étais contre l'idée d'avoir un deux roues par peur de l'accident, des ennuis mécaniques des assurances, etc. Enfin vraiment, la circulation me faisait trop peur. Et puis au bout de 6 mois, j'en ai eu plus que marre de passer mon temps à négocier les tarifs de la course avec les chauffeurs de rickshaws. C'est un gros dilemme : quelques dizaines de roupies pour toi ce n'est rien, pour eux c'est beaucoup, mais en sortant du tarif officiel indiqué sur le compteur, on entre dans le cercle vicieux des bakchichs reversés à la police complètement corrompue. Il faut savoir juger au cas par cas : tarif unique pour aller au boulot puis rentrer chez soi, mais pourboire ou arrondi bien au dessus pour les longs trajets. Chacun fait comme il le sent. Mais à force de devoir me battre tous les soirs avec les mêmes chauffeurs qui me faisaient systématiquement payer le prix double sous pretexte qu'ils en avaient juste envie, je me suis dit qu'il était temps de prendre mon envol.
Vous vous souvenez de l'étape "achat d'un vélo" quand je suis arrivée à Berlin ? Imaginez-vous exactement la même chose en Inde, sous une chaleur à crever, à tenter de négocier moitié Tamil, moitié Anglais et à sortir 14 000 roupies (170€ environ) en cash en échange d'une vieille pétrolette toute pétaradante que j'avais galéré, mais GALÉRÉ à trouver (tout au bout d'une rue non goudronnée pleine de cailloux, de chiens errants et de shop de réparation de rickshaws et motos). Je ne vous raconte pas la frayeur que je me suis faite en l'enfourchant pour la première fois pour aller au boulot, direct en plein trafic avec les indiens au volant de leurs camions qui me klaxonnaient en me faisant de grands coucous, tellement ahuris, j'imagine, de voir une blonde sur leur fameuse TVS XL.
Deux jours après je tombais en panne avec. Gros fou rire nerveux quand on a du me pousser et retourner la garer au parking du bureau. En fait c'était tout con : je n'avais pas ajouté assez d'huile en faisant le plein : j'avais compris "fifteen mililiters per petrol liter" au lieu de "fifty". Voilà. (Bon elle est au top maintenant). Je ne comprends toujours rien quand on me parle et je rêverai de me lever un matin en sachant lire, écrire et comprendre le Tamil. Car à part dire bonjour, oui, merci et NON (le plus important), ça va pas bien loin.
Elle ne démarre pas au quart de tour, et quand je cale en sortant de chez moi les voisins qui fument des clopes ou discutent tranquille dans la rue courent m'aider à la kicker ou à m'expliquer ce qui ne fonctionne pas. Pareil quand je vais faire mes courses avec : je suis chargée comme une mule et tente de faire tout tenir en équilibre, au grand désespoir des passants qui me regardaient un peu en rigolant samedi dernier. Prochaine étape : devenir une super mécano en 2014 ?
Bref, je m'éclate trop et je ne crains plus personne en TVS Super XL. Puisqu'en plus, j'arbore mon super casque customisé offert par Harley Davidson l'an dernier !